Samedi
21 nov.

Art contre
la faim 2015

L'événement solidaire artistique pour Action contre
la faim. 35 artistes, 54 œuvres mises aux enchères
lors d’une soirée humaniste, solidaire et conviviale.

Exposition des lots dès 10h, vente à 17h
au 1 rue de l'Académie à Strasbourg (entrée libre).

Une opération conduite par

Découvrez tous les lots grâce aux flèches haut et bas du clavier ou en faisant défiler la page avec la souris. Lisez des infos en survolant les étiquettes situées en bas à gauche.

La mise à prix des œuvres créées
à partir des assiettes est de 80 €
et de 200 € pour les oeuvres réalisées
en verre. Vous pouvez assister à la vente in situ ou la suivre par téléphone ou nous communiquer un ordre d’achat.

Contacter pour ce faire Muriel Boulier, par mail à muriel.boulier@hear.fr
ou par téléphone au 03 69 06 37 96.

L’acquisition d’une œuvre ne donne pas droit à la délivrance d’un reçu fiscal.

Remerciements

Initiée en 2011 par la délégation du Bas-Rhin de l’ONG Action Contre la Faim, la 3e édition d’Art Contre la Faim réunit, en partenariat avec la Haute école des arts du Rhin, 54 œuvres réalisées par 35 artistes mises aux enchères lors d’une soirée humaniste, solidaire et conviviale (entrée libre).

Les bénéfices seront intégralement reversés à l’association Action Contre la Faim. Ils permettront de financer, dans plusieurs pays, des programmes relatifs au traitement de la malnutrition, l’accès à l’eau et à l’autonomie alimentaire.

Cette 3e édition d’Art contre la faim est rendue possible grâce au soutien de :


La HEAR, David Cascaro, directeur, Estelle Pagès, directrice des études et Pascal Humbert, administrateur qui nous accordent leur confiance et autorisent l’utilisation des ateliers de l’école pour la réalisation des pièces ; Arnaud Lang, professeur à l’atelier Terre et Sylvain Thirouin, son assistant sans lesquels aucune cuisson à 1070°C n’était possible. Yeun-Kyung Kim, professeure à l’atelier Verre et Vincent Chagnon, son assistant pour leur expertise dans le travail du verre, à froid ou à chaud. Olivier Beiger et Bernard Blény pour les sérigraphies sur assiettes ; Jean Vermeil pour le contact facilité avec certains artistes ; Frédéric Triton, assistant au service communication pour les scénographies des expositions, les prises de vues des œuvres et la réalisation des supports de communication, Nicolas Schneider pour le montage des expositions, Laurent Doucelance & Florian Michelutti pour la communication.

Mickaël Gouin & Sylvie Masseaux de Sarreguemines Vaisselle pour la fourniture gracieuse des couleurs et de quelques assiettes complémentaires. Corinne Barbosa de la maison Deshoulière pour la fourniture gracieuse des assiettes. Clotilde Denis des Cristalleries de Saint-Louis pour le don des verres.

Ninon de Rienzo, directrice de la FREMAA pour la mise à disposition gracieuse d’un espace d’exposition au Salon Résonances. Laurent Schmoll & Marcel Burg pour l’intégration de l’évènement dans la Biennale du Verre. Anne-Virginie Diez et Serge Schielin de l'Observatoire MAD pour leurs multiples bonnes idées, le relais fait à l’évènement et la présentation des œuvres et des artistes lors de la vente.

Alain Fontanel, 1er adjoint au maire de Strasbourg et l’équipe du service reprographie de la ville pour les impressions gracieuses des supports de communication.

Antoine Audhuy, commissaire priseur, qui animera cette vente bénévolement, comme il l’a fait pour les précédentes éditions.

Jean-Jacques Mahr, directeur général de la Maison Kieffer qui fournit gracieusement le buffet.

Tous les bénévoles de la délégation du Bas-Rhin d’Action contre la Faim qui contribuent, par leur engagement, à la réalisation (mention spéciale à Joël & Muriel) et la réussite de cet évènement.

LOT N° 01

Serge Schielin

Lunch time ou Le gong de midi

Techniques et matériaux utilisés : assiette en porcelaine, ventouse en caoutchouc, maillet métallique creux recouvert
de caoutchouc.

Serge Schielin est designer et plasticien autodidacte ; ses créations - objets, sculptures, photographies, vidéos - connectent l'utilisateur ou le regardeur en prise directe avec le réel. Dans son travail, il questionne nos sociétés occidentales en jouant avec les multiples facettes de notre réalité. En résultent divers langages et plusieurs niveaux de lecture, un propos parfois narratif, souvent polysémique, une posture critique et si possible engagée, le tout laissant le doute activer les consciences et remettre en question, comme le dit Orlan, « le prêt à penser » ! L'objet extrait du réel a un rôle central dans ses productions d’art comme de design.

Se trouvent également dans ses productions, des notions de reproductibilité, de modularité et d'objets satellites, de participation, d'économie et de marché, de frontière entre l'art et le design.

Le gong de table Lunch time est constitué d’une assiette en porcelaine, d’une ventouse en caoutchouc et d’un maillet métallique creux recouvert de caoutchouc. Entre gong et cloche Lunch time permet soit d’appeler ses convives à table, soit de demander l’attention, soit enfin de rappeler son personnel, et ce, en profitant de la formidable musicalité de l’assiette.

LOT N° 02

Léa Fournier

Au creux des bois

Techniques et matériaux utilisés : Peinture et assiette

Ma recherche d'auteur et d'illustratrice s'inscrit dans la tradition du récit initiatique. Je m'attache à comprendre ce processus où l'on apprend sur soi-même et je questionne ce qui semble s'y rattacher. Pourquoi est-ce si difficile de partir ? Qu’est-ce qui nous fait sentir, un jour, d'un courage particulier? L'enjeu est de comprendre ce qui fait un héros. Que faut-il abattre, soulever ou vaincre pour prouver sa valeur? Qui serait Ulysse aujourd'hui? Que devrait-il traverser? Quel cheminement entreprendrait-il pour découvrir et trouver sa place?

La maison peut être le point de départ, l'abri en cours de chemin ou l'objet même de la quête. Quatre murs et un toit, dont nous partons ici à la recherche.

Croiserons-nous sa route au sein d'un paysage à la végétation luxuriante? Ou devrons-nous seulement nous laisser étourdir par le silence qui l'entoure dans cette ville sous la neige? L'important restera de passer ou non le seuil, d'entreprendre alors le voyage.

LOT N° 03

Valeria Carrieri

Le Metamorfosi

Techniques et matériaux utilisés : Peinture et assiette

Dans mes recherches graphiques - dessin, photographie, peinture – j’ai souvent recours à la métaphore du jardin clos, qui pourrait s'appliquer aussi, en tant que clé de lecture possible, à l'ensemble de mes travaux : un jardin habité par des personnes et des présences, des variétés botaniques lumineuses et des fleurs éphémères, où la réalité de l’expérience et la réflexion autobiographique se mêlent à l'imagination.

Le motif, inspiré par de nombreuses suggestions parmi lesquelles une enluminure persane et la lecture d'Ovide, évoque une idée de continuité et contiguïté entre l'humain et le végétal jusqu'à la métamorphose.

Il s'agit ici presque d'un renversement : souvent dans les récits classiques c’est le corps humain qui se transforme sous la pression d'une douleur, d'un désir ou d'une passion trop intenses. Ce qui m'intéresse, c’est d'exprimer ce caractère vaguement fantastique, surprenant, même un peu terrifiant des métamorphoses et une sorte de circularité entre les êtres dans leurs différentes formes.

LOT N° 04

Christophe Wehrung

Pivoine

Techniques et matériaux utilisés : Peinture et assiette

Peinture, dessin, gravure, sculpture, Christophe Wehrung explore ces différentes techniques avec un égal plaisir. Rien n’est prémédité chez cet artiste à la recherche de lui-même. Ses portraits, ses nus et ses paysages sont d’une expressivité tendre et puissante à la fois. Sans exhibitionnisme, sans fausse pudeur, ils sont d’une rare justesse. Christophe Wehrung, peintre humaniste ? Il donne à voir, tout simplement.

Une pivoine sur l’assiette, posée d’un élan du pinceau ; son format rond et sa couleur blanche ont guidé le geste.

LOT N° 05

Elise Planhard

Nature morte

Techniques et matériaux utilisés : Porcelaine, émaux

Sensible à la nature et à l'architecture, l'histoire et le contemporain, collectionneuse d'objets, d'images, de rebuts, je réalise des céramiques, des dessins, des motifs. A la manière de collages, je cherche à créer des rencontres et des dialogues entre ces différents domaines. L'assiette est composée de lichens et de morceaux de branche en porcelaine. Ils ont été obtenus par trempage puis cuisson de ces éléments naturels. Ils sont alors comme pétrifiés.

Ils sont ensuite collés sur l'assiette par l'émail lors d'une nouvelle cuisson. Les couleurs des émaux utilisés ajoutent un caractère étrange à ces éléments. Cette nature, morte, devient un reste de paysage onirique, un fragment de nature figé dans le temps.

LOT N° 06

Yeun-Kyung Kim

Etre 1

Techniques et matériaux utilisés : Porcelaine, émaux

Après une licence de sculpture à l’université de Chung-Ang en Corée du Sud, Yeun-Kyung Kim a suivi des études d’art à Mulhouse puis s’est formée au verre à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Elle a rapidement acquis une certaine notoriété en gagnant le prix allemand Jutta Cuny Franz Award en 1999 et le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la Main en 2001. Tout son travail est lié à l’expérimentation ; en tant que responsable de l’atelier verre de la HEAR il lui faut en effet connaître une grande diversité de techniques afin d’enseigner et de conseiller ses étudiants dans leurs modalités d’expression.

Parfois elle est calme comme l’horizon
dans un renouvellement infini qui est propre,
c’est là mon intérêt.
Epouser les reliefs au lieu de les dominer
Avant - pendant - après,
investir un espace,
par la matrice,
je l’ai matérialisée,
je l’ai placée,
sur la forme,
dans cet espace auquel j’appartiens,
le temps d’un espace passager
jaillit d’une source unique et constante,
à l’infime lisière de la forme et de l’informe,
par d’infimes transformations,
j’appartiens à celui qui me recueille.

LOT N° 07

Arnaud Lang

Lapin !

Techniques et matériaux utilisés : Assiette et couleur à peindre sur émail à 1070.

Différents motifs/sujets sont récurrents, répétitifs, déclencheurs dans le travail d'Arnaud Lang. Ils s'entrecroisent dans les peintures et les céramiques : les barques, souvenir lointain, barquerole, barquette de Caron, chaloupe chargée avec excès, petit bâtiment sans mât mais aussi barque à fond plat du Ried ; le jasmin, impression demeurant en mémoire, les fleurs d'Apolline peintes en pleine floraison à différents printemps ; les Anges, ceux qui sont du dernier chœur au-dessous des Archanges ; La « Sardine » bouchant le Vieux-port de Marseille, fameuse blague provençale ; la clairière, sans dessus-dessous ; la porte de l'atelier, passage obligatoire de l'extérieur vers l'intérieur.

Arnaud Lang pratique la peinture, la céramique et enseigne à la Haute école des arts du Rhin. Le lapin, figure familière de nos cours de ferme se raréfie. Largement représenté tout au long de nos histoires (art gaulois, le lapin de Durer, Flanagan...), il s'adapte à bien des supports. Furtivement il apparait nerveux, inquiet de temps en temps dans mon travail. Outre sa superbe plastique, il a aussi une capacité à se fondre dans des sauces onctueuses. J'ai énormément de tendresse pour cet animal.

LOT N° 08

Camille Guérin

L'assiette Ô

Techniques et matériaux utilisés : assiette tournée en grès blanc et robinets moulés en porcelaine

Camille Guerin est étudiante à la Haute école des arts du Rhin en section art-objet céramique. Originaire de Bretagne, elle est également titulaire d'un diplôme des métiers d'art en céramique de l’École des arts appliqués Duperré et d'un baccalauréat littéraire. Son travail est basé sur des collectes d'objets quotidiens usés, cassés ou inutilisables, qu'elle complète, moule ou ré-assemble sur des structures de grès, souvent oniriques ou décalées. Elle joue également avec les différents aspects et textures de matériaux en chargeant les terres d'oxydes métalliques ou en les recouvrant d'émaux colorés, troublant ainsi la perception de celui qui regarde l'objet.

La pièce proposée à la vente pour Action contre la faim est une assiette en grès recouverte d'un émail blanc à l'aspect industriel. Des fragments de robinets en porcelaine s'échappent de la surface lisse, mais restent figés, immobiles. La réalité de l'accès à l'eau potable n'est pas la même partout, et ce problème concerne aujourd'hui encore des millions de personnes dans le monde.

LOT N° 09

Nicolas Schneider

Good river 1

Techniques et matériaux utilisés : assiette en céramique et émail.

Nicolas Schneider dessine énormément, quotidiennement, et depuis toujours. A partir de petits dessins confinés dans ses carnets, il réalise de grandes peintures aquarellées sur papier, et agrandies au format XXL. L’alchimie entre l’eau, le pigment et le support est spectaculaire. Il y a quelque chose de mystérieux dans le surgissement des macules sur la surface. L’eau est à la fois matière et sujet et les formes aléatoires qu’elle dessine apparaissent fluctuantes, changeantes. Rien n’est dit, mais ce qui se passe dans l’espace même de la feuille de papier invite à la réflexion et bouleverse nos certitudes pour laisser la part belle au rêve.

Ce que renforcent la qualité des monochromes et la vivacité des couleurs (une expérience mentale puisque l’artiste est daltonien). Comprendre, n’est-ce pas également se laisser surprendre et se laisser rattraper par ses propres sensations ?

L’assiette s’inscrit dans une série de dessins intitulée Good River, toutes les séries de Nicolas Schneider portant des titres liés à l’eau. Le dessin est sorti de carnets de croquis que l’artiste enrichit lors de ses ballades.

LOT N° 10

Bruno Gadenne

Le foyer

Techniques et matériaux utilisés : peinture sur assiette en porcelaine.

Jeune artiste issu de la section Peintures de la HEAR, mes peintures, résolument figuratives, sont réalisées à l’huile ou à la tempera. Des voyages à travers le monde et les photographies que j’en ramène sont la source de mes travaux où l’on retrouve de nombreux paysages. Via diverses techniques picturales, j’essaye d’y intégrer une dimension étrange en détournant certains éléments, afin de créer une tension entre l’aspect esthétique et l’aspect dérangeant de l’œuvre. Je recherche également une double-lecture dans la peinture : la qualité de la matière

et des effets de profondeur m’intéresse tout autant que l’image représentée. Mon intention ambitieuse est de capturer l’attention, d’hypnotiser le spectateur."

Le foyer
Les flammes se reflètent sur la carrosserie rouge de notre 4x4. Elles dansent au rythme de la musique sortant du coffre grand ouvert. Le lac non loin se dissimule sous les nénuphars, qui reçoivent nos ombres démesurées. On prépare la nourriture : ce soir, les aliments passeront par le feu.

LOT N° 11

Léa Fournier

Sous la neige

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine et assiette.

Ma recherche d'auteur et d'illustratrice s'inscrit dans la tradition du récit initiatique. Je m'attache à comprendre ce processus où l'on apprend sur soi-même et je questionne ce qui semble s'y rattacher. Pourquoi est-ce si difficile de partir? Qu’est-ce qui nous fait sentir, un jour, d'un courage particulier ? L'enjeu est de comprendre ce qui fait un héros. Que faut-il abattre, soulever ou vaincre pour prouver sa valeur? Qui serait Ulysse aujourd'hui? Que devrait-il traverser? Quel cheminement entreprendrait-il pour découvrir et trouver sa place?

La maison peut être le point de départ, l'abri en cours de chemin ou l'objet même de la quête. Quatre murs et un toit, dont nous partons ici à la recherche. Croiserons-nous sa route au sein d'un paysage à la végétation luxuriante? Ou devrons-nous seulement nous laisser étourdir par le silence qui l'entoure dans cette ville sous la neige? L'important restera de passer ou non le seuil, d'entreprendre alors le voyage.

LOT N° 12

Guillaume Chauchat

Fourchette en spaghetti

Techniques et matériaux utilisés : encres et pinceau.

Depuis ma sortie de l'école des arts décoratifs de Strasbourg (HEAR) en 2009, mon temps se partage entre ma pratique du dessin, mon intérêt pour le volume et la bande dessinée. En regardant les trois évoluer, mon goût pour la ligne paraît de plus en plus évident, et relie les trois pratiques. La ligne me permet de m'amuser beaucoup avec peu de moyens, elle favorise les allers retours rapides entre signifiant et signifié, fond et forme et se prête parfaitement au jeu de la libre association. Mes séries de dessins (Dessins d'idées, Bonshommes, Enchaîner,...) deviennent des séquences, dont la narration naît de mes recherches graphiques. Dans ma bande dessinée Il se passe des choses (3 tomes aux éd. 2024), je joue avec le contraste d'un dessin très épuré,

qui rappelle le dessin d'humour, qui se lit très rapidement et la construction d'un récit complexe qui demande au lecteur de prendre le temps. Mon attrait pour le fil de fer vient sans doute encore une fois de sa dimension ludique, il s’agit de créer des objets avec le minimum : du fil de fer, une pince pour plier, une pour couper. Le reste relève du casse tête. Comment obtenir en une ligne la forme souhaitée en jouant principalement avec la tension et l'équilibre ?

Enfin, quant à l'assiette sur laquelle je suis intervenu, je vous propose, une image, un titre et je vous laisse faire le reste.

LOT N° 13

Marie-Anne Baccichet

Plumeau

Techniques et matériaux utilisés : verre, plumes de canard, colle.

Mon travail évolue à la frontière du monde de l’enfance et de celui de l’adulte. Mes souvenirs agissent comme des flashs, déclencheurs de chacune de mes pièces. Je tente de me réapproprier ces souvenirs fantasmés, rendus inaccessibles par le temps, sans vraiment y parvenir. Le verre est mon matériau de prédilection. Ma gestuelle est simple, mon action est directe et se répète jusqu’à saturation. L’accumulation créée l’illusion. L’objet final ne semble plus être celui de départ.

L’inattendu fait surface. Ici, je joue avec le spectateur, le surprends. Un glissement s’opère. Les verres ont perdu tout usage. Il n'est pas question de boire, ni de trinquer. Ma seconde intention, elle est d'empêcher. Qui oserait frotter le bout de son nez à un Plumeau ?

LOT N° 14

Marie-Anne Baccichet

Mirage

Techniques et matériaux utilisés : verre, fil de coton et fil de soie.

Mon travail évolue à la frontière du monde de l’enfance et de celui de l’adulte. Mes souvenirs agissent comme des flashs, déclencheurs de chacune de mes pièces. Je tente de me réapproprier ces souvenirs fantasmés, rendus inaccessibles par le temps, sans vraiment y parvenir. Le verre est mon matériau de prédilection. Ma gestuelle est simple, mon action est directe et se répète jusqu’à saturation. L’accumulation créée l’illusion. L’objet final ne semble plus être celui de départ.

L’inattendu fait surface. Ici, je joue avec le spectateur, le surprends. Un glissement s’opère. Les verres ont perdu tout usage. Il n'est pas question de boire, ni de trinquer. Ma seconde intention, elle est d'empêcher. Qui oserait frotter le bout de son nez à un Plumeau ?

LOT N° 15

Marie-Jo Daloz

"Dialoguer avec..." 1

Techniques et matériaux utilisés : pigments pour porcelaine.

Peindre, c'est insuffler une émotion à la trace qui est en train de se faire, puis à l'ensemble des gestes ainsi organisés. Le geste me fascine parce qu'il est porteur d'une énergie qui est capable de nous éprouver. Ma démarche engage une réflexion sur le geste abstrait devenant "signe". J'aimerais penser qu'il y a une possibilité de passage entre les deux. Si l'art de calligraphier est l'interprétation d'une pensée philosophique, le geste abstrait tel que je cherche à le pratiquer porte cette essence capable de venir habiter ceux qui s'y arrêtent.

Sur une assiette, citer la définition de l'univers de Roger Martin du Gard face aux problèmes de la faim dans le monde, c'est interroger nos forces mutuelles, nos capacités d'échanges et d'accueillir l'autre. Avec mes pinceaux et mes couleurs depuis là où je suis, j'interroge ma pratique avec celles d'autres, et pas les moindres.

LOT N° 16

Harmonie Begon

Goûters

Techniques et matériaux utilisés : photographie, papiers découpés, tournage et émaillage des assiettes.

Etudiante à la Haute Ecole des Arts du Rhin dans la section design, je suis passionnée par la cuisine, l’aliment, les repas. Cet intérêt m’a permis de développer des projets engagés et humains, de prendre conscience que le designer a un réel devoir vis à vis des individus, un devoir de questionner, de remettre en cause, de faire changer certaines situations. La culture, particulièrement culinaire, et l'artisanat marocains me fascinent. Au Maroc, à toute heure, on est accueilli avec un thé, et quelque chose à manger. Que ce soit à l'improviste, à fin du déjeuner ou juste avant l'heure de diner, il y aura à boire, et à manger.

Par la photographie, j'ai toujours aimé capturer ces moments, les couleurs des mets proposés, les motifs de la nappe et des assiettes. Les couleurs et les saveurs. C’est de ces petites assiettes dont j'ai voulu parler. Leurs combinaisons, la façon avec laquelle elles accompagnent aussi bien les petits goûters imprévus que les grands repas de famille.

En partant de mes photos et de souvenirs, j'ai réalisé des motifs en papiers découpés, essayant de trouver un juste milieu entre abstraction et illustration de ces plats, de ces moments de partage. J'ai ensuite retranscrit ces aplats sur les assiettes que j'ai tournées et émaillées dans les ateliers de l’école.

LOT N° 17

Nicolas Schneider

Good river 2

Techniques et matériaux utilisés : assiette en céramique et émail.

Nicolas Schneider dessine énormément, quotidiennement, et depuis toujours. A partir de petits dessins confinés dans ses carnets, il réalise de grandes peintures aquarellées sur papier, et agrandies au format XXL. L’alchimie entre l’eau, le pigment et le support est spectaculaire. Il y a quelque chose de mystérieux dans le surgissement des macules sur la surface. L’eau est à la fois matière et sujet et les formes aléatoires qu’elle dessine apparaissent fluctuantes, changeantes. Rien n’est dit, mais ce qui se passe dans l’espace même de la feuille de papier invite à la réflexion et bouleverse nos certitudes pour laisser la part belle au rêve.

Ce que renforcent la qualité des monochromes et la vivacité des couleurs (une expérience mentale puisque l’artiste est daltonien). Comprendre, n’est-ce pas également se laisser surprendre et se laisser rattraper par ses propres sensations ?

L’assiette s’inscrit dans une série de dessins intitulée Good River, toutes les séries de Nicolas Schneider portant des titres liés à l’eau. Le dessin est sorti de carnets de croquis que l’artiste enrichit lors de ses ballades.

LOT N° 18

Elsa Mroziewicz Bahia

Le palais des Mille et Une Fourchettes

Techniques et matériaux utilisés : céramique et émail.

Elsa Bahia M.oziewicz est illustratrice et artiste papier. Elle a étudié à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Son univers s’enrichit de ses passions : cirque, cinéma, théâtre, musique et de ses voyages : Mexique, Yémen, Inde, Indonésie. Elle s’intéresse à tout ce qui touche aux décors et aux ambiances poétiques. Son univers est onirique et utopique, dans ses créations elle s'inspire des contes et des mythologies du monde.

Elle s’intéresse également à la réalisation de livres-animés. En 2013 elle remporte le Prix du BEST INTERACTIV BOOK de la ART BOOK WANTED à Prague. L'assiette représente un palais dans les nuages et ses constructions en fourchettes. Ici il s'agit de l'image d'un conte où l'on pourrait "Rêver" que chaque famille peut manger à sa faim.

LOT N° 19

Zodanzo

Puiser, épuisée

Techniques et matériaux utilisés : peinture sur porcelaine.

Les illustrations de Zodanzo ne sont pas jolies, elles sont sensées. Ou plutôt elles cherchent du sens, questionnent notre actualité, notre société. Elles tentent d’éveiller les consciences, rêvant d’un meilleur vivre-ensemble. Un engagement que Zodanzo investit dans des ateliers artistiques, où l’illustration comme langage permet à des publics très divers de s’exprimer (scolaires, détenus, jeunes en difficulté…). Il réalise aussi, par exemple, des images pour le Conseil de l’Europe déconstruisant les préjugés sur les Roms.

« Puiser épuisée. »
Travailler pour se nourrir.
Là-bas, suer toute son eau à en trouver, de l’eau.

La femme et l’eau.
La femme EST l’eau : et son courage vital.

LOT N° 20

Mathilde Caylou

Goutte à goutte

Techniques et matériaux utilisés : laiton, cristal.

Mathilde Caylou travaille le verre et le cristal, qu’elle met en œuvre dans ses sculptures et installations. Elle axe sa réflexion sur les notions d’espace et de paysage, par un processus de prise d’empreintes. Elle moule le sol, la terre, les rochers, ce qui constitue son environnement. Ces empreintes, cueillies lors de ses marches, elle s’en sert comme motifs qui réapparaissent dans ses objets. Ce sont des objets de contemplation, qui contiennent un lieu. Fluide fragile, la dernière goutte s’est échappée. « Goutte à goutte » est un verre vidé de son contenu.

Le buvant est percé en son coté, un petit robinet de laiton vient s’y nicher, par là le fluide coule et se répand à l’extérieur. L’eau, précieuse, vitale, qui devrait être accessible à tous est trop souvent gaspillée. Le cristal, liquide et clair comme de l’eau, s’est écoulé. Il constitue la matière de l’objet et celle de son contenant. Un jeu visuel s’instaure entre le contenu et le contenant, le vide et le plein, le dehors et le dedans.

LOT N° 21

Juliette Defrance

La répartition des richesses

Techniques et matériaux utilisés : verre filigrané soufflé collé à chaud.

Mon travail tourne généralement autour des relations de pouvoir, plus spécifiquement dans le cas des relations amoureuses, fusionnelles, impliquant des formes de dépendance ou de violence émotionnelles. Le verre est utilisé comme un médiateur dans ces rapports humains particuliers, car il est à la fois lourd, doux et tranchant, dangereux et fragile, et il devient dans mon travail symptomatique des travers interpersonnels. Cette problématique du jeu de pouvoir est transposable à celle de l’accès à l’eau ou à la nourriture. Dans « le partage des richesses », un large vase filigrané occupe la majorité de l’espace du buvant,

représentant - par son haut niveau de technicité et son origine Renaissance - les pays riches ayant un accès direct et simple à l’eau potable. La corole du vase dépasse la hauteur de celle du verre transparent, rendant impossible de boire à sa coupe. Cette seconde partie, le buvant d’origine représente les pays qui sont encore privés d’accès à l’eau. Mais le vase filigrané a une encolure rentrée sur elle-même, elle protège son contenu, au point qu’il est difficile, y compris à cause de son poids, d’y boire. La mauvaise répartition des richesses est donc un mal commun. C’est ce que j’ai cherché à représenter.

LOT N° 22

Vincent Corpet

Sans titre

Techniques et matériaux utilisés : assiette et émail.

Vincent Corpet s’inscrit dans la lignée des peintres qui oeuvrent sans concession à la morale ou à l’époque et sans s’abriter derrière la théorie. Il a vingt ans, en mars 1978, lorsqu'il "décide de devenir artiste" et concrétise cette décision en entrant aux Beaux-Arts de Paris (ENSBA) en 1979. Pressé, il obtient le diplôme supérieur d'Arts Plastiques (DSAP) et quitte l'école après seulement deux années d'études, en 1981.Il indique avoir peint et signé son premier tableau, intitulé "Pour le renouveau du bien être", le 8 juin 1982, seul tableau à avoir un nom et à porter sa signature.

Vincent Corpet aime rappeler que la peinture ne prétend pas à la vérité littérale mais qu’elle donne à voir ce que nous ne saurions voir tout seul, qu’elle nous force à regarder ce que notre oeil, habitué à opérer la distinction et la séparation entre les choses, à ordonner et à classer pour les comprendre, refuse de voir.

LOT N° 23

Sylvain Thirouin

Finis ton assiette 1

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine émaillée.

Né en 1985, Sylvain Thirouin vit et travaille à Strasbourg, où il enseigne à l’atelier terre de la HEAR. Mon travail fait état d’un artisanat, et plus largement des traditions et savoir-faire dans notre société. Je m’approprie la position sociale de l’artisan et l’entretien de techniques obsolètes, comme une activité aujourd’hui muséale, pour suggérer une archéologie. Les idées naissent avec le matériau. Dans sa confection, je mets en place des biais qui rendent l’entreprise vaine, comme une perte de contrôle dans un environnement que l’on subit.

« Finis ton assiette »
Contenants, contenus, on jette pour produire, au dépens de la matière qui s’épuise, au dépens de vies qui subissent.

LOT N° 24

Sylvain Thirouin

Finis ton assiette 2

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine émaillée.

Né en 1985, Sylvain Thirouin vit et travaille à Strasbourg, où il enseigne à l’atelier terre de la HEAR. Mon travail fait état d’un artisanat, et plus largement des traditions et savoir-faire dans notre société. Je m’approprie la position sociale de l’artisan et l’entretien de techniques obsolètes, comme une activité aujourd’hui muséale, pour suggérer une archéologie. Les idées naissent avec le matériau. Dans sa confection, je mets en place des biais qui rendent l’entreprise vaine, comme une perte de contrôle dans un environnement que l’on subit.

« Finis ton assiette »
Contenants, contenus, on jette pour produire, au dépens de la matière qui s’épuise, au dépens de vies qui subissent.

LOT N° 25

Vincent Schueller

Expansion bidimensionnelle d’un œuf sur le plat

Techniques et matériaux utilisés : émail sur céramique.

Je travaille sur un entrecroisement de mots et d’images, extraits de l’environnement contemporain, industriel et/ou postindustriel, et liés à une actualité heurtante. Les travaux plastiques apparaissent aux carrefours de la pensée et jouent avec leur dimension polysémique, afin de permettre le mouvement. L’intérêt est de faire s’entrechoquer ces différentes particules signifiantes pour mettre à jour et indiquer des idées qui tentent de traduire le changement de civilisation que l’on vit sous nos yeux.

L’assiette, support traditionnel de la nourriture, devient également support de sa représentation. Y figure en plus, la dynamique de son étalement. Sont contenues des notions de limites et de visualisation de ces limites, ce que l’on retrouve dans le packaging par exemple. Le graphisme est réduit à sa plus simple expression, dans un but ironique d’efficacité.

LOT N° 26

Christian Lacroix

Soleil

Techniques et matériaux utilisés : assiette et couleur pour céramique.

Le couturier français né à Arles débute des études d’histoire de l’art en 1969 à Montpellier, entre à la Sorbonne à Paris puis à l’École du Louvre dans l’idée de devenir conservateur de musée. Il débute dans la mode par un premier emploi chez Hermès, puis devient directeur artistique dans la maison Jean Patou pendant six ans. En 1987, il ouvre sa propre maison de couture. En 1988, il lance une collection de prêt-à-porter de luxe ; en 1995, une ligne de linge de maison et, en 1998, une ligne d’art de la table et d’objets de décors. En 2000, il crée l’habillage des voitures du TGV Méditerranée.

En 2004, il lance ses premières collections pour homme, crée des uniformes d’Air France et des illustrations du Petit Larousse. Parallèlement il conçoit des costumes tant pour l’opéra et la danse que pour le théâtre et le cinéma. La maison Christian Lacroix est vendue en 2005, le créateur la quitte en 2010 et annonce qu'il se recentre sur les activités de la société XCLX spécialisée dans le design, le costume et la décoration. La maison Christian Lacroix continue cependant de présenter ses collections hommes sous la conduite du directeur artistique de la marque, Sacha Walckhoff.

LOT N° 27

Bernard Quesniaux

Tout le monde se doutait

Techniques et matériaux utilisés : céramique et émail.

La peinture de Bernard Quesniaux a émergé sur la scène artistique française au milieu des années 80. Ses œuvres mêlent figure humaine, éléments figuratifs et abstraction, cohérence et incohérence, séduction et répulsion. L’artiste fait preuve d’un humour certain par l’évocation d’un univers parfois surréaliste et l’adjonction de titres non moins inattendus. Le travail du support – papiers marouflés sur panneaux de bois puis griffés – a conféré à cette œuvre une spécificité qui, longtemps, a signé les productions de l’artiste.

Progressivement, cette peinture s’est dégagée des aplats pour, dans un processus d’interrogation, devenir des excroissances par l’utilisation de mousses expansées. Le constant renouvellement de l’artiste, ainsi que le foisonnement de ses recherches plastiques, manifestent une perpétuelle remise en cause des pratiques acquises. Tout au long de ces années, le dessin reste un fil conducteur de cette œuvre où absurdité et apparente idiotie masquent une profonde pensée qui remet sans cesse en cause le vocabulaire de la peinture.

LOT N° 28

Vincent Chagnon

Trop plein

Techniques et matériaux utilisés : verre travaillé à chaud.

Souffleur à la canne depuis 2002, Vincent a appris son métier à l’école Espace Verre de Montréal au Québec. Après sa formation, il a travaillé dans plusieurs ateliers Québecois. Toujours à la recherche de nouvelles techniques, il a travaillé dans l’ouest canadien et aux États-Unis. Puis il s’est tourné vers l’Europe, où il a travaillé à Novy Bor en République Tchèque ainsi que dans plusieurs ateliers en France.

Ces nombreuses expériences lui ont donné une vision panoramique de l’approche du verre. Enseignant à la Haute Ecole des Arts du Rhin, Vincent continue à vivre sa passion pour le verre. Du verre en fusion a été coulé dans un verre à pied, la chaleur a déformé le buvant. C’est le trop plein…

LOT N° 29

Vincent Chagnon

Moitié vide, moitié plein

Techniques et matériaux utilisés : verre travaillé à chaud.

Souffleur à la canne depuis 2002, Vincent a appris son métier à l’école Espace Verre de Montréal au Québec. Après sa formation, il a travaillé dans plusieurs ateliers Québecois. Toujours à la recherche de nouvelles techniques, il a travaillé dans l’ouest canadien et aux États-Unis. Puis il s’est tourné vers l’Europe, où il a travaillé à Novy Bor en République Tchèque ainsi que dans plusieurs ateliers en France.

Moitié vide, moitié plein, tout est une question de quantité. Les verres ont été montés doucement en température et repris à chaud. La chaleur et la force centrifuge leur ont conféré la forme recherchée par l’artiste.

LOT N° 30

Serge Schielin

Handbag ou Sac à main

Techniques et matériaux utilisés : deux assiettes en porcelaine séparées par une chambre à air gonflée, surmontée d’une courte anse en caoutchouc.

Serge Schielin est designer et plasticien autodidacte ; ses créations - objets, sculptures, photographies, vidéos - connectent l'utilisateur ou le regardeur en prise directe avec le réel. Dans son travail, il questionne nos sociétés occidentales en jouant avec les multiples facettes de notre réalité. En résultent divers langages et plusieurs niveaux de lecture, un propos parfois narratif, souvent polysémique, une posture critique et si possible engagée, le tout laissant le doute activer les consciences et remettre en question, comme le dit Orlan, « le prêt à penser » ! L'objet extrait du réel a un rôle central dans ses productions d’art comme de design.

Se trouvent également dans ses productions, des notions de reproductibilité, de modularité et d'objets satellites, de participation, d'économie et de marché, de frontière entre l'art et le design. La sculpture Handbag est la représentation d’un sac à main rigide de forme circulaire. Elle est constituée de deux assiettes en porcelaine séparées par une chambre à air gonflée, surmontée d’une courte anse en caoutchouc qui offre sa préhension. Handbag interroge notre rapport à l’objet et à l’utile, et par opposition, notre rapport au décoratif dans le domaine du fashion design. Hangbag se porte, se pose et s’accroche comme tous les sacs à main.

LOT N° 31

Zodanzo

La faim abat les plus fortes murailles

Techniques et matériaux utilisés : peinture sur porcelaine.

Les illustrations de Zodanzo ne sont pas jolies, elles sont sensées. Ou plutôt elles cherchent du sens, questionnent notre actualité, notre société. Elles tentent d’éveiller les consciences, rêvant d’un meilleur vivre-ensemble. Un engagement que Zodanzo investit dans des ateliers artistiques, où l’illustration comme langage permet à des publics très divers de s’exprimer (scolaires, détenus, jeunes en difficulté…). Il réalise aussi, par exemple, des images pour le Conseil de l’Europe déconstruisant les préjugés sur les Roms. « La faim abat les plus fortes murailles. (proverbe yougoslave) » La faim chasse les loups hors du bois. Et comme eux les hommes prennent la mer dans des canots de fortune, y laissant parfois la vie,

dans l’espoir de trouver des terres plus nourricières. Ils se heurtent alors à nos citadelles, aussi opulentes que barbelées, et nous devenons des loups pour ces hommes. Car pour nous protéger du partage et ne pas questionner la source du problème, nous, Européens, bâtissons des arsenaux administratifs et érigeons de nouveau les frontières. Mais « la faim abat les plus fortes murailles ». Et depuis la réalisation de cette assiette, l’actualité nous interpelle et nous a rappelé que la fuite des atrocités de la guerre, elle aussi, continue à faire ramer…

LOT N° 32

Serge Bloch

Mange ta soupe – Si t’as faim, mange ton poing

Techniques et matériaux utilisés : encre et photoshop, puis sérigraphie.

Je suis né à Colmar en Alsace et j’ai fait mes études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Je suis dessinateur et un peu auteur de livres pour les enfants mais aussi dessinateur de presse aux Etats Unis : Washington Post, Chicago Tribune, NYTimes, Boston Globe…et en France : Libération, Psychologies, La Vie…

Pour qualifier mon travail, je dis que c’est du dessin à idées, et que j’essaie d’être simple et discret pour que ces idées soient rapidement perçues par le lecteur, sans trop d’effets. J’essaie d’y mettre de l’humour, c’est de l’art modeste. Je partage mon temps entre Paris et NYC, deux villes que j’aime.

LOT N° 33

Camille Grosperrin

Another Love Story

Techniques et matériaux utilisés : décor de petit feu sur porcelaine.

Camille Grosperrin est née en 1988 en région Parisienne. En 2005, elle intègre l’ESAA Duperré à Paris, où elle suit un BTS option textile, matériaux et surfaces. Diplômée en 2008, elle rejoint l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, et crée la marque de mode enfant “Bandit Bambi” avec la styliste Lisa Gachet. Son premier livre “Capucine”, publié aux éditions Diantre! sort dans la foulée. Elle continue en parallèle ses études au sein de la section céramique, où elle se familiarise avec le travail de la terre et des émaux avec l’artiste Elsa Sahal, puis dans la section Art où elle développe une pratique artistique sous la tutelle du vidéaste Alain Della Negra. Diplômée en 2012, Camille vit et travaille aujourd’hui à Paris.

La légende dit qu'il advint qu’Hercule s’éprît d’une nymphe nommée Tyros. Tandis qu’Hercule se consumait d’amour pour Tyros, son chien, un jour qu’il marchait sur la plage, mordait un coquillage et s’appliquait tant et si bien à le dévorer qu’il en brisa la coquille et se teignit la gueule de pourpre. Fascinée par cette couleur, Tyros réclama à Hercule un habit rouge, et Hercule, s’acharnant à ramasser un grand nombre de ces coquillages, finit par satisfaire son désir en teignant une étoffe dont  il lui fit présent. L'assiette "Another Love Story", s'inscrit dans les recherches actuelles de l'artiste autour de ce mythe et des personnages du chien et du coquillage.

LOT N° 34

Arnaud Lang

Le Chanceux

Techniques et matériaux utilisés : assiette, fèves et couleur à peindre sur émail à 1070.

Différents motifs/sujets sont récurrents, répétitifs, déclencheurs dans le travail d'Arnaud Lang. Ils s'entrecroisent dans les peintures et les céramiques : les barques, souvenir lointain, barquerole, barquette de Caron, chaloupe chargée avec excès, petit bâtiment sans mât mais aussi barque à fond plat du Ried ; le jasmin, impression demeurant en mémoire, les fleurs d'Apolline peintes en pleine floraison à différents printemps ; les Anges, ceux qui sont du dernier chœur au-dessous des Archanges ; La « Sardine » bouchant le Vieux-port de Marseille,

fameuse blague provençale ; la clairière, sans dessus-dessous ; la porte de l'atelier, passage obligatoire de l'extérieur vers l'intérieur. Arnaud Lang pratique la peinture, la céramique et enseigne à la Haute école des arts du Rhin.

Le chanceux : Assiette 32 cm, fèves en céramique, dessin (lustre à l'or). Des fèves en porcelaine, un personnage couronné ! La galette des rois : il n'y en aura évidemment pas pour tout le monde!

LOT N° 35

Michèle Perozeni

Noir cristal 1

Techniques et matériaux utilisés : soufflage, cristal.

D'abord porté par la poésie sur mes lieux de passage, mon regard ouvre rapidement une brèche sur les effets délétères laissés par le passage de l'homme dans son environnement. Mon intérêt se porte sur les réserves d'eau polaire, l'exploitation des forêts et des rivières à travers l’histoire, et sur l’impact écologique laissé par leur utilisation. Cela me renvoie à des interrogations récurrentes sur la place de l'homme dans l'univers, sur la dualité des rapports qu'il entretient avec la nature, lui même et les forces qui l'habitent.

Noir cristal nous attire par sa beauté trompeuse. Face à ses pièces, nous ne pouvons que nous questionner sur cette ambiguïté. Noir cristal nous parle de la face cachée de l’exploitation souterraine. Celle qu’on préférerait ne pas voir lorsque l’on emplit son verre.

LOT N° 36

Michèle Perozeni

Noir cristal 2

Techniques et matériaux utilisés : soufflage, cristal.

D'abord porté par la poésie sur mes lieux de passage, mon regard ouvre rapidement une brèche sur les effets délétères laissés par le passage de l'homme dans son environnement. Mon intérêt se porte sur les réserves d'eau polaire, l'exploitation des forêts et des rivières à travers l’histoire, et sur l’impact écologique laissé par leur utilisation. Cela me renvoie à des interrogations récurrentes sur la place de l'homme dans l'univers, sur la dualité des rapports qu'il entretient avec la nature, lui même et les forces qui l'habitent.

Noir cristal nous attire par sa beauté trompeuse. Face à ses pièces, nous ne pouvons que nous questionner sur cette ambiguïté. Noir cristal nous parle de la face cachée de l’exploitation souterraine. Celle qu’on préférerait ne pas voir lorsque l’on emplit son verre.

LOT N° 37

Michèle Perozeni

Noir cristal 3

Techniques et matériaux utilisés : soufflage, cristal.

D'abord porté par la poésie sur mes lieux de passage, mon regard ouvre rapidement une brèche sur les effets délétères laissés par le passage de l'homme dans son environnement. Mon intérêt se porte sur les réserves d'eau polaire, l'exploitation des forêts et des rivières à travers l’histoire, et sur l’impact écologique laissé par leur utilisation. Cela me renvoie à des interrogations récurrentes sur la place de l'homme dans l'univers, sur la dualité des rapports qu'il entretient avec la nature, lui même et les forces qui l'habitent.

Noir cristal nous attire par sa beauté trompeuse. Face à ses pièces, nous ne pouvons que nous questionner sur cette ambiguïté. Noir cristal nous parle de la face cachée de l’exploitation souterraine. Celle qu’on préférerait ne pas voir lorsque l’on emplit son verre.

LOT N° 38

Marie-Jo Daloz

"Dialoguer avec..." 2

Techniques et matériaux utilisés : pigments pour porcelaine.

Peindre, c'est insuffler une émotion à la trace qui est en train de se faire, puis à l'ensemble des gestes ainsi organisés. Le geste me fascine parce qu'il est porteur d'une énergie qui est capable de nous éprouver. Ma démarche engage une réflexion sur le geste abstrait devenant "signe". J'aimerais penser qu'il y a une possibilité de passage entre les deux. Si l'art de calligraphier est l'interprétation d'une pensée philosophique, le geste abstrait tel que je cherche à le pratiquer porte cette essence capable de venir habiter ceux qui s'y arrêtent.

Sur une assiette, citer la définition de l'univers de Roger Martin du Gard face aux problèmes de la faim dans le monde, c'est interroger nos forces mutuelles, nos capacités d'échanges et d'accueillir l'autre. Avec mes pinceaux et mes couleurs depuis là où je suis, j'interroge ma pratique avec celles d'autres, et pas les moindres.

LOT N° 39

Bernard Quesniaux

Fausse Encre Noire

Techniques et matériaux utilisés : céramique et émail.

La peinture de Bernard Quesniaux a émergé sur la scène artistique française au milieu des années 80. Ses œuvres mêlent figure humaine, éléments figuratifs et abstraction, cohérence et incohérence, séduction et répulsion. L’artiste fait preuve d’un humour certain par l’évocation d’un univers parfois surréaliste et l’adjonction de titres non moins inattendus. Le travail du support – papiers marouflés sur panneaux de bois puis griffés – a conféré à cette œuvre une spécificité qui, longtemps, a signé les productions de l’artiste.

Progressivement, cette peinture s’est dégagée des aplats pour, dans un processus d’interrogation, devenir des excroissances par l’utilisation de mousses expansées.

Le constant renouvellement de l’artiste, ainsi que le foisonnement de ses recherches plastiques, manifestent une perpétuelle remise en cause des pratiques acquises. Tout au long de ces années, le dessin reste un fil conducteur à cette œuvre où absurdité et apparente idiotie masquent une profonde pensée qui remet sans cesse en cause le vocabulaire de la peinture.

LOT N° 40

Saba Niknam

L'ours mange le soleil

Techniques et matériaux utilisés : céramique et émail.

Saba Niknam est née le 1er Septembre 1988 à Téhéran en Iran et a quitté son pays en 2007. Elle est diplômée de l’option Art de la Haute Ecole des Arts du Rhin en 2014. Son travail s’inspire de ses mémoires et de ses cauchemars qui inscrivent ses créations dans un univers noir et mystérieux. Elle est aussi influencée par les univers magiques et chamaniques. Elle a reçu le Prix Théophile Schuler 2014 pour son œuvre « Contes de guerre », réalisé sa première exposition personnelle à la galerie Jean-François Kaiser à l’automne 2015 et s’apprête à partir en résidence d’artiste au Québec, dans le cadre des échanges réalisés avec le CEAAC.

L'assiette représente un ours qui mange un corbeau. Dans la mythologie amérindienne, il est dit que quand il y a une éclipse, c'est un grand ours qui mange le soleil ou la lune. Le soleil est représenté par un corbeau chez les Amérindiens.

LOT N° 41

Yun-Jung Song

Hors d’œuvre 1

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine, modelage, pigment couleur, émail transparent, 1250°c.

Je pratique la sculpture en céramique, le dessin et l’installation. Mon travail est lié à mon expérience du déracinement et à la mémoire tant personnelle que collective. J'explore la nostalgie, la perte de l’innocence, au sein d’univers oniriques où les démons du passé ressurgissent. Êtres de céramique et mises en scène d’espaces énigmatiques, questionnent la solitude de l’être, dans ses rapports à l’enfance, au vide, à l’absence et aux croyances.

Contrairement à une assiette habituelle, celle ci est occupée par une petite sculpture en son milieu. Cet obstacle perturbateur modifie la façon de manger; l’interaction créée avec le mangeur interroge le rapport aux aliments. L’assiette n’est plus seulement un outil inerte mais devient un espace scénique.

LOT N° 42

Carole Benzaken

Sans titre

Techniques et matériaux utilisés : assiette en porcelaine et émail.

Carole Benzaken quitte Grenoble pour Paris avec l'idée de devenir décoratrice de théâtre avant de changer d'avis et d'entrer à l'École des beaux-arts de Paris où elle étudie de 1985 à 1990, avec le peintre Henri Cueco pour professeur. Les modèles qui inspirent Carole Benzaken, des images issues de la publicité, de la télévision, des journaux… sont des prétextes qui permettent de procéder, par le truchement de la peinture, à un léger glissement : la représentation de la réalité n’est plus au cœur de cette œuvre, c’est la peinture qui en est le sujet principal. Ainsi Carole Benzaken joue-t-elle des changements, des jeux de cadrage et de juxtaposition, de la dualité qui s’exprime entre le flou et le net, le proche et le lointain de telle sorte que l’on sort de la banalité d’un sujet quotidien pour entrer dans une réelle jubilation picturale quasi abstraite, qui emprunte largement aux arts du temps que sont la photographie et le cinéma. L’artiste, qui pratique également la photo et la vidéo, croise volontiers les disciplines et affine sa démarche artistique lors de son long séjour à Los Angeles de 1997 à 2004. Durant cette période, elle s’initie au jazz, s’intéressant à la façon dont les musiciens partent d’un standard pour laisser libre cours à l’improvisation, méthode dont elle s’inspire pour produire une peinture libérée de la stricte figuration.

LOT N° 43

Serge Bloch

Bouh

Techniques et matériaux utilisés : encre et photoshop, puis sérigraphie.

Je suis né à Colmar en Alsace et j’ai fait mes études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Je suis dessinateur et un peu auteur de livres pour les enfants mais aussi dessinateur de presse aux Etats Unis : Washington Post, Chicago Tribune, NYTimes, Boston Globe…et en France : Libération, Psychologies, La Vie…

Pour qualifier mon travail, je dis que c’est du dessin à idées, et que j’essaie d’être simple et discret pour que ces idées soient rapidement perçues par le lecteur, sans trop d’effets. J’essaie d’y mettre de l’humour, c’est de l’art modeste. Je partage mon temps entre Paris et NYC, deux villes que j’aime.

LOT N° 44

Marie Delafosse

En roulant vers la Baltique

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine nue et émaillée, engobes.

Marie Delafosse est une jeune artiste de 21 ans, diplômée de l’école Estienne en illustration et étudiante en céramique à la Haute Ecole des Arts du Rhin de Strasbourg. Intéressée par le volume et la matière comme par le dessin et l’écriture, elle aime toucher à tout et raconter des histoires. Elle puise son inspiration, entre autres, dans l’art brut et les peintres fauves pour inventer et explorer les thèmes de la relation amoureuse, de la collection, du voyage, du souvenir. L’assiette « En roulant vers la Baltique » illustre un souvenir de l’artiste : lors d’un voyage en Allemagne, elle passe une nuit dans un camping au bord d’un lac de forêt.

Les mobilhomes disparaissent sous la mousse, les épines de pins craquent sous les pieds, les insectes bourdonnent. Dans ce lieu silencieux, mystérieux et calme évoluent des personnes âgées. Comme emportées dans une danse, elles se baignent nues dans le lac embrumé, disparaissant au coin d’un pin maritime, se confondant avec les créatures aquatiques et les végétaux… En explorant ce souvenir, un nouveau voyage se crée.

LOT N° 45

Elsa Mroziewicz Bahia

La machine volante

Techniques et matériaux utilisés : céramique et émail.

Elsa Bahia M.oziewicz est illustratrice et artiste papier. Elle a étudié à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Son univers s’enrichit de ses passions : cirque, cinéma, théâtre, musique et de ses voyages : Mexique, Yémen, Inde, Indonésie. Elle s’intéresse à tout ce qui touche aux décors et aux ambiances poétiques. Son univers est onirique et utopique, dans ses créations elle s'inspire des contes et des mythologies du monde. Elle s’intéresse également à la réalisation de livres-animés. En 2013 elle remporte le Prix du BEST INTERACTIV BOOK de la ART BOOK WANTED à Prague.

Ici l'assiette représente un oiseau mécanisé, oiseau-machine volante, inspiré des premières machines aériennes. C'est une hybridation mécanique s'inspirant de la nature.

LOT N° 46

Mélodie Meslet-Tourneux

Sans titre

Techniques et matériaux utilisés : photographie argentique sur porcelaine.

Ma démarche s’inscrit dans une forme d’errance volontaire, c’est un parcours incertain enrichi par le risque de l’échec et parsemé d’interrogations. C’est un moyen de reconstruire les souvenirs, la mémoire, la trace et l’oubli. Souvent, cela débute par une exploration de lieux, d’images, de matières, permettant d’instaurer des récits, qui se prolongent et activent naturellement ma réflexion et mon travail. L’écriture, l’installation, l’argile tout comme la face sensible de la pellicule révèlent et médiatisent la trace de ces histoires, souvenirs et expériences. Pratiquant la photographie argentique et la céramique, la réunion de ces deux médiums est très vite devenue une évidence. Lier le geste à l’image, lier le passage du corps avec sa trace. Parler de la photographie comme de la céramique : un processus long où les étapes se succèdent. Cependant, je désire que ces deux médiums s’associent pour témoigner ensemble. Transposer la photographie sur l’argile c’est ajouter une dimension à la prise de vue. Rajouter du volume à l’image. La terre vient recadrer, délimiter la photographie. Là où s’arrête la terre, s’arrête l’image. Dans cette pièce, on s'éloigne des traditionnels décors sur assiettes en porcelaine pour une image incertaine, une photographie éphémère qui au contact de la nourriture disparaît.

LOT N° 47

Yeun-Kyung Kim

Etre 2

Techniques et matériaux utilisés : pâte de verre, cristal.

Après une licence de sculpture à l’université de Chung-Ang en Corée du Sud, Yeun-Kyung Kim a suivi des études d’art à Mulhouse puis s’est formée au verre à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle a rapidement acquis une certaine notoriété en gagnant le prix allemand Jutta Cuny Franz Award en 1999 et le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la Main en 2001. Tout son travail est lié à l’expérimentation ; en tant que responsable de l’atelier verre de la HEAR il lui faut en effet connaître une grande diversité de techniques afin d’enseigner et de conseiller ses étudiants dans leurs modalités d’expression.

Parfois elle est calme comme l’horizon
dans un renouvellement infini qui est propre,
c’est là mon intérêt.
Epouser les reliefs au lieu de les dominer
Avant - pendant - après,
investir un espace,
par la matrice,
je l’ai matérialisée,
je l’ai placée,
sur la forme,
dans cet espace auquel j’appartiens,
le temps d’un espace passager
jaillit d’une source unique et constante,
à l’infime lisière de la forme et de l’informe,
par d’infimes transformations,
j’appartiens à celui qui me recueille.

LOT N° 48

Marie-Amélie Germain

L’oiseau

Née à Lyon en 1966, Marie-Amélie Germain a fait des études de lettres puis l’école des arts décoratifs de Strasbourg ; elle obtient par ailleurs le prix Cacheux et le prix T. Schuler. Elle expose au CRAC Alsace puis travaille régulièrement avec plusieurs galeries dont le Lutrin à Lyon, la galerie N.Buck, la galerie Hagen à Offenbourg , la galerie U.Gering à Francfort, la contemporary art gallery à Laren (Pays Bas) et la galerie M.Emiliani…

Le nu, la vanité, le paysage : c’est dans la solitude de l’atelier qu’elle poursuit un travail dont les bases, celles des grands thèmes de la peinture, avaient déjà été posées à l’issue de ses études. Il y est donc toujours question du corps, du temps, de la beauté d’une forme appelée à disparaître, d’une empreinte du réel saisie de façon fugace et fragile, dans une distance avec son sujet portée par une profonde mélancolie mais aussi une forte empathie. Quelque chose qui serait un beau vertige poétique…

LOT N° 49

Guillaume Dégé

La révolution n’est pas un dîner de gala

Guillaume Dégé fait de la peinture à l'eau, des collages et du crayon de couleurs. Il a réalisé de nombreux livres, en tant qu'auteur et parfois éditeur, et des commissariats d'expositions. Il enseigne aux arts décoratifs de Strasbourg et de Paris et expose à la galerie Sémiose. C'est un collectionneur réputé, dont l'environnement esthétique est celui d'un chineur fou : boutons de manchettes, ex-libris, médailles, boîtes d'allumettes et autres objets trouvés ici et là, du côté de l'Hôtel Drouot et des marchés aux puces.

Sans oublier une importante bibliothèque, dans laquelle aux côtés de catalogues Manufrance sont rangés Les Tableaux de platte peinture de Philostrate, ouvrage édité au XVIIe siècle. Beaucoup moins occupé à consulter ses mails qu'à tailler ses crayons, on le verrait bien comme Des Esseintes, le personnage de Joris-Karl Huysmans, un peu las des turpitudes du monde.

LOT N° 50

Sylvain Thirouin

Finis ton assiette 3

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine émaillée.

Né en 1985, Sylvain Thirouin vit et travaille à Strasbourg, où il enseigne à l’atelier terre de la HEAR. Mon travail fait état d’un artisanat, et plus largement des traditions et savoir-faire dans notre société. Je m’approprie la position sociale de l’artisan et l’entretien de techniques obsolètes, comme une activité aujourd’hui muséale, pour suggérer une archéologie. Les idées naissent avec le matériau. Dans sa confection, je mets en place des biais qui rendent l’entreprise vaine, comme une perte de contrôle dans un environnement que l’on subit.

« Finis ton assiette »
Contenants, contenus, on jette pour produire, au dépend de la matière qui s’épuise, au dépens de vies qui subissent.

LOT N° 51

Christophe Wehrung

Pivoine

Peinture, dessin, gravure, sculpture, Christophe Wehrung explore ces différentes techniques avec un égal plaisir. Rien n’est prémédité chez cet artiste à la recherche de lui-même. Ses portraits, ses nus et ses paysages sont d’une expressivité tendre et puissante à la fois. Sans exhibitionnisme, sans fausse pudeur, ils sont d’une rare justesse. Christophe Wehrung, peintre humaniste ? Il donne à voir, tout simplement.

Une pivoine sur l’assiette, posée d’un élan du pinceau ; son format rond et sa couleur blanche ont guidé le geste

LOT N° 52

Yeun-Kyung Kim

Etre 3

Techniques et matériaux utilisés : pâte de verre, cristal.

Après une licence de sculpture à l’université de Chung-Ang en Corée du Sud, Yeun-Kyung Kim a suivi des études d’art à Mulhouse puis s’est formée au verre à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle a rapidement acquis une certaine notoriété en gagnant le prix allemand Jutta Cuny Franz Award en 1999 et le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la Main en 2001. Tout son travail est lié à l’expérimentation ; en tant que responsable de l’atelier verre de la HEAR il lui faut en effet connaître une grande diversité de techniques afin d’enseigner et de conseiller ses étudiants dans leurs modalités d’expression.

Parfois elle est calme comme l’horizon
dans un renouvellement infini qui est propre,
c’est là mon intérêt.
Epouser les reliefs au lieu de les dominer
Avant - pendant - après,
investir un espace,
par la matrice,
je l’ai matérialisée,
je l’ai placée,
sur la forme,
dans cet espace auquel j’appartiens,
le temps d’un espace passager
jaillit d’une source unique et constante,
à l’infime lisière de la forme et de l’informe,
par d’infimes transformations,
j’appartiens à celui qui me recueille.

LOT N° 53

Yun-Jung Song

Hors d’œuvre 2

Techniques et matériaux utilisés : porcelaine, modelage, pigment couleur, émail transparent, 1250°c.

Je pratique la sculpture en céramique, le dessin et l’installation. Mon travail est lié à mon expérience du déracinement et à la mémoire tant personnelle que collective. J'explore la nostalgie, la perte de l’innocence, au sein d’univers oniriques où les démons du passé ressurgissent. Êtres de céramique et mises en scène d’espaces énigmatiques, questionnent la solitude de l’être, dans ses rapports à l’enfance, au vide, à l’absence et aux croyances.

Contrairement à une assiette habituelle, celle ci est occupée par une petite sculpture en son milieu. Cet obstacle perturbateur modifie la façon de manger; l’interaction créée avec le mangeur interroge le rapport aux aliments. L’assiette n’est plus seulement un outil inerte mais devient un espace scénique.

LOT N° 54

Marianne Gayko-Roth

Faim de vie

Marianne Gayko-Roth intervient à la Haute Ecole des Arts du Rhin en option communication. Illustratrice, elle enseigne les arts plastiques en lycée, organise des expositions et des résidences d’artistes, pratique danse et jardinage… Ancrée dans la vie, la croissance, son engagement est de transmettre, partager la création pour tous.

Sur l’assiette, un arbre de vie de la racine à la graine, de la graine à la racine, une faim de vie sans fin…